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Revivre

"Non seulement les archives audiovisuelles rendent justice et vie aux disparus, mais elles ragaillardissent parfois, en une étrange mise en abyme de la pétulance patrimoniale, les survivants qui s'y confrontent." Extrait d'un texte d' Antoine Perraud - Revue Médium n°60

LA MACHINE

Fausses fenêtres sur l'éternité

Vous vous rappelez à quel point la vie était lente, autrefois, quand vous n'aviez pas plus de cinq ou dix ans? Des après-midi qui n'en finissaient pas, des semaines aussi interminables que des mois, des années monumentales comme des siècles. Quand les grandes vacances arrivaient, c'était la promesse d'un été dont on ne verrait jamais la fin. On en revenait étourdi comme d'un voyage autour du monde, mais à la rentrée, la lenteur des jours recommençait de plus belle, l'inertie de la vie respirait le même ennui. La vraie vie était ailleurs. On se disait: Vivement que je sois grand! Et finalement, à un moment, c'est arrivé.
Vers treize ou quatorze ans, tout a commencé à aller plus vite. Les séquences se sont raccourcies, le temps de l'existence s'est calé sur son véritable rythme, celui du monde, comme si votre horloge s'était remise à l'heure juste. Et cette sensation de coïncider pleinement avec les durées ne vous a plus quitté pendant une quinzaine d'années: vous étiez à la bonne cadence, débordant d'énergie, avec toute la vie devant vous pour réaliser vos rêves. Mais à un moment, un peu avant trente ans, les journées, pleines à craquer de toutes vos performances, ont commencé à vous paraître trop brèves. Et petit à petit, ça s'est aggravé.
À quarante, vous avez vu les semaines se succéder aussi vite que des jours. À cinquante, ce sont les mois qui se sont mis à filer comme des flèches. Et à partir de soixante, c'est le compteur des années qui s'est emballé: soixante-dix, quatre-vingts, plus le temps vous entraînait dans sa course, et plus il gagnait en accélération.
Puis, un jour, vous êtes mort: si vite que vous ne vous êtes pas vu traverser le miroir. D'un coup, votre esprit s'est trouvé comme aspiré de l'autre côté et projeté dans un bain de photons ...

extrait d'un texte de Pierre-Marc de Biasi -Revue Médium n°60




Jean MONNOT, enfant d’Epertully, est né le 16 mars 1931 au Creusot.
Son père Lucien MONNOT, originaire de Saint-Gervais-sur-Couches était cultivateur à Epertully, sa mère Cladie CHARLOT - Maria - était d’origine morvandelle, elle tenait le café et l’épicerie du village, situés face à la mairie et à l’école.
Jean MONNOT a notamment vécu, à Epertully,  les années d’avant-guerre, la guerre et l’après-guerre.
il raconte la vie du village, les libre-penseurs, le café, l'occupation ...