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Echos de la COZANNE

Journal electronique à l'usage des fourbes et des gueux

ECHOS DU BOUT DU MONDE

" je suis avocat au barreau de Paris, passionné de mon métier et aimant à flâner sur le web. J'ai souvent constaté un intérêt poussé pour la justice et le droit de manière générale, intérêt laissé insatisfait par l'opacité de la matière et la difficulté d'appréhender, pour un esprit non formé --à moins que ce ne soit déformé ?-- au droit.

Alors j'ai décidé d'y ajouter ma petite pierre numérique.
Chaque jour, si mon emploi du temps m'en laisse le temps, je narrerai ici des choses vues et entendues aux audiences auxquelles j'ai assisté, je raconterai un peu l'envers du décor du Palais, et donnerai à qui voudra bien me lire quelques clefs pour comprendre un débat juridique ou un fait divers dont on parle dans la presse sans hélas d'approche pédagogique.

Tout ce qui sera raconté ici sera absolument authentique comme constaté par moi même, sauf indication contraire. "

Voir le blog : http://www.maitre-eolas.fr/

Jean de La Fontaine - Fables - Le Loup, la Chèvre, et le Chevreau
XVI. Le Loup, la Mere & l’Enfant.

La Bique allant remplir ?a traînante mammelle,
Et pai?tre l’herbe nouvelle,
Ferma ?a porte au loquet ;
Non ?ans dire à ?on Biquet ;
Gardez-vous ?ur votre vie
D’ouvrir, que l’on ne vous die
Pour en?eigne & mot du guet,
Foin du Loup & de ?a race.
Comme elle di?oit ces mots,
Le Loup de fortune pa??e.
Il les recueille à propos,
Et les garde en ?a memoire.
La Bique, comme on peut croire,
N’avoit pas vû le glouton.
Dés qu’il la voit partie, il contrefait ?on ton ;
Et d’une voix papelarde
Il demande qu’on ouvre, en di?ant Foin du Loup,
Et croyant entrer tout d’un coup.
Le Biquet ?oupçonneux par la fente regarde.
Montrez-moy pate blanche, ou je n’ouvriray point,
S’écria-t-il d’abord (pate blanche e?t un point
Chez les Loups comme on ?çait rarement en u?age.)
Celuy-cy fort ?urpris d’entendre ce langage,
Comme il e?toit venu s’en retourna chez ?oy.
Où ?eroit le Biquet s’il eu?t ajoûté foy
Au mot du guet, que de fortune
No?tre Loup avoit entendu ?
Deux ?euretez valent mieux qu’une :
Et le trop en cela ne fut jamais perdu.
Le Loup me remet en memoire
Un de ?es compagnons qui fut encor mieux pris.
Il y perit ; voicy l’hi?toire.
Un Villageois avoit à l’écart ?on logis.
Me??er Loup attendoit chape-chute à la porte.
Il avoit vû ?ortir gibier de toute ?orte ;
Veaux de lait, Agneaux & Brebis,
Regimens de Dindons, enfin bonne Provende.
Le larron commençoit pourtant à s’ennuyer.
Il entend un enfant crier.
La mere au??i-to?t le gourmande,
Le menace, s’il ne ?e tai?t,
De le donner au Loup. L’Animal ?e tient pre?t ;
Remerciant les Dieux d’une telle avanture.
Quand la mere appai?ant ?a chere geniture,
Luy dit : Ne criez point ; s’il vient, nous le tuërons.
Qu’e?t cecy ? s’écria le mangeur de Moutons.
Dire d’un, puis d’un autre ? E?t-ce ain?i que l’on traite
Les gens faits comme moy ? Me prend-on pour un ?ot ?
Que quelque jour ce beau marmot
Vienne au bois cueillir la noi?ette.
Comme il di?oit ces mots, on ?ort de la mai?on.
Un chien de cour l’arre?te. Epieux & fourches fieres
L’aju?tent de toutes manieres.
Que veniez-vous chercher en ce lieu, luy dit-on ?
Au??i-to?t il conta l’affaire.
Merci de moy, luy dit la Mere,
Tu mangeras mon fils ? L’ay-je fait à de??ein
Qu’il a??ouvi??e un jour ta faim ?
On a??omma la pauvre be?te.
Un manant luy coupa le pied droit & la te?te.
Le Seigneur du Village à ?a porte les mit ;
Et ce dicton Picard à l’entour fut écrit :
Biaux chires leups n’écoutez mie
Mere tenchent chen fieux qui crie.

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